La FSU 12 organise un stage de formation syndicale

  » Écoles alternatives Pédagogies nouvelles, neurosciences, neuropédagogies,

 vers une neuroéducation nationale ? »

– Où en est-t-on ? État des lieux

– Quels impacts sur notre liberté pédagogique ?

– Ces pédagogies offrent-elles une réelle alternative ?

– Comment les enseignant·es elles/ils peuvent résister ?« 

 

Lundi 30 mars 2020

De 9h30 à 17h

A Rodez (Lycée Monteil, salle Galilée)

Avec Laurence De Cock

Professeure agrégée en lycée à Paris, Docteure en Sciences de l’éducation

Auteure notamment du livre « Ecole » paru en septembre 2019 ICI

 

Apparue dans les années 90 aux Etats-Unis et rapidement soutenue par l’Europe et l’OCDE, la neuropédagogie a émergé de ce qu’elle a considéré comme deux certitudes : la volonté de remettre en cause des méthodes pédagogiques jugées inefficaces et celle de construire des modèles basés sur des preuves de l’imagerie et du laboratoire. A partir des savoirs élaborés par les recherches des neurosciences sur la structure et le fonctionnement du système nerveux, elle prétend produire des préconisations et des recommandations qui entendent augmenter l’efficacité des apprentissages des élèves. Christian Laval, sociologue dans « Neuropédagogie, le cerveau au centre de l’école » précise cette ambition : « transfuser la recherche sur le cerveau dans les pratiques de classe ».

Jean-Michel Blanquer, dès son arrivée au ministère de l’éducation nationale, a accordé de fait une place déterminante à la neuropédagogie, délégitimant les autres champs de la recherche. Sous l’autorité de Stanislas Dehaene, neuroscientifique, professeur au collège de France, le nouveau conseil scientifique de l’éducation nationale (CSEN) préconise les bonnes méthodes, celles qu’il considère comme incontournables puisque conforme au fonctionnement du cerveau.

La neuropédagogie se présente comme « la seule vraie science de l’éducation », « car le cerveau est le lieu anatomique de l’apprentissage et de la connaissance ». Ses promesses : des « bonnes pratiques » pour diminuer l’échec scolaire et accroître les performances cérébrales, pour une société plus performante. Or, la transposition des résultats obtenus en laboratoire à la vie réelle néglige le poids social et culturel, ignore les problématiques liées à l’enfance, au contexte familial et minore le poids des déterminismes sociaux.

Pour Philippe Champy (diplômé en philosophie, ex directeur général des éditions RETZ », auteur de « Main basse sur l’école »), il y a une remise en cause de la liberté pédagogique : « Au sommet du ministère, les hauts technocrates espèrent pouvoir récupérer un contrôle sur les ressources produites par les enseignants grâce au numérique. C’est le danger d’une instrumentalisation liberticide. On parle d’une « révolution civilisationnelle » comme si tout était « spontané » et on oublie que ce sont « les seigneurs numériques », les fameux GAFAM et leurs équivalents asiatiques, qui pilotent le numérique par-dessus la tête des états. ». « Heureusement, précise-t-il aussi, beaucoup de neuroscientifiques et de chercheurs ne sont pas favorables à une telle instrumentalisation ! »

A l’école élémentaire on assiste à une mise au pas des enseignants auxquels on retire leur capacité d’expertise en diffusant des circulaires signées du ministre qui disent aux enseignants comment faire. En maternelle, on voit se profiler sa dénaturation en école élémentaire.  C’est une façon de présupposer que tous les enfants entrent en maternelle avec déjà les codes scolaires niant que ces codes sont liés aux classes sociales. C’est collectivement aussi qu’on peut réfléchir sur la nature du travail enseignant et être dans l’interpellation des politiques pour devenir des impulseurs de décisions.

Toutes les modalités :

demande d’autorisation d’absence dans le 1er degré

demande  d’autorisation d’absence AESH

demande d’autorisation d’absence dans le 2nd degré

Merci de signaler votre inscription pour nous faciliter l’organisation de cette journée sur le plan de votre accueil à fsu12@fsu.fr