L’administrateur des hôpitaux de St Affrique et Millau a annoncé lundi 9 mars aux médecins la fermeture « temporaire de la maternité de Saint Affrique pour travaux début Avril ». Durant cette période de fermeture les femmes iraient accoucher dans d’autres hôpitaux.
Une centaine d’usagers et de personnels se sont invités à la réunion pour être informés .
Officiellement, cette décision est prise pour des raisons de travaux sur un bloc chirurgie de l’hôpital .
Elle s’inscrit dans un moment où, au nom d’un hypothétique « hôpital médian », la fermeture de l’essentiel des services des hôpitaux de St Affrique et Millau sont dites indiscutables.
La période choisie pour cette fermeture est mauvaise, c’est un moment où de nombreux accouchements sont prévus. Déjà les fermetures décidées en 2019 et les communications sur le projet d’hôpital médian ont contribué à l’effondrement du nombre d’accouchements en 2019.
Depuis 2003 ,la maternité de St Affrique est l’objet d’attaques incessantes au nom de prétextes divers et variés (rentabilité, sécurité, etc…) qui visent à obtenir sa fermeture. Elle est devenue un symbole de la lutte contre la désertification médicale et de la mise à mal des services public de proximité au nom de critères budgétaires. En 2003, en mettant en avant les mêmes arguments « il faut améliorer la sécurité des blocs », 5 000 personnes allongées sur le trottoir avaient permis de gagner la bataille!
Pour la FSU12, qui défend les services publics comme porteurs de l’intérêt général, comme outils de progrès social, et comme moyens de solidarité et d’égalité, la fermeture de la maternité acte le choix délibéré de gouvernements successifs qui appliquent des politiques libérales et mettent en danger une grande partie de la population ; c’est le renoncement à apporter une réponse volontariste aux inégalités ; c’est l’abandon d’un territoire au nom de considérations budgétaires. Ce que la maternité de St Affrique incarne, c’est au contraire la volonté d’être au plus près d’un territoire.
Comment considérer qu’être à 45 minutes d’une maternité est acceptable ? Comment ne pas voir que les propos censés être rassurants sur l’hôpital médian résonnent inévitablement comme une perspective menaçante ?
C’est à une autre vision de la société que nous appelons. La FSU avait signé un pacte national sur les services publics qui affirmait que « dégagés des contraintes du marché et du profit, les services publics contribuent à un développement économique participant à la fondation d’un État social, dans une société juste, solidaire, redistributive, garante des libertés publiques, sans discrimination et respectueuse de l’environnement »
C’est au nom de cette vision là que la FSU12 poursuivra avec tous les acteurs locaux, avec l’intersyndicale et tous les citoyen-nes sa lutte pour
- maintenir l’ouverture de la Maternité de Saint Affrique en ré-ouvrant le deuxième bloc
- avoir des garanties de l’ARS pour le remplacement des médecins et personnels sur les deux hôpitaux du sud-Aveyron