Monsieur le Maire, Monsieur le Président
En 2023 puis en 2025, des parents d’élèves montpelliérains scandalisés par la situation à laquelle étaient confrontées des familles d’enfants scolarisés dans les mêmes établissements que leurs fils et leurs filles ont pris la décision d’occuper des écoles, à la fois pour mettre à l’abri ces familles sans logement mais aussi pour accélérer la proposition de solutions à plus long terme. Ce rôle revenait à l’Etat mais, dans les faits, la Mairie a joué un rôle crucial pour la résolution de ces deux cas qui, malheureusement, sont loin d’être isolés.
Comme vous le savez, la situation du logement pour les populations les plus précaires et de l’hébergement d’urgence est dramatique à Montpellier. 80 enfants seraient à la rue dans la ville de
Montpellier (hors habitat précaire, type bidonvilles ou squats). Des informations sur des menaces d’expulsions de familles avec des enfants de moins de trois ans, appelant quotidiennement sans succès le 115, nous parviennent encore. Si rien n’est fait, d’autres occupations d’écoles risquent de se reproduire.
D’autres métropoles françaises se trouvent dans des situations comparables, et à la fin de l’année 2023 cinq grandes villes, Lyon, Rennes, Grenoble, Bordeaux et Strasbourg avaient appelé l’Etat à réformer le système d’hébergement d’urgence et ont engagé des recours gracieux puis ont déposé des recours devant les tribunaux administratifs en février 2024. Il s’agit de villes dirigées par des maires PS et EELV.
Une première décision a été rendue à Grenoble. Le tribunal administratif de Grenoble a clairement établi la carence de l’État en matière d’hébergement d’urgence. Le jugement n° 2400789 rendu par ce tribunal, rendu public en date du 25 mars 2025 statue à la requête du CCAS de cette ville et condamne l’’Etat à rembourser au CCAS, considéré comme une autorité supplétive de l’Etat, les frais de logement exposés pour assurer l’hébergement d’urgence d’une mère et ses enfants, la carence prolongée de l’Etat étant regardée comme fautive. C’est une première victoire pour toutes les personnes contraintes de vivre à la rue et pour les acteurs de terrain, collectivités, associations et citoyens, engagés au quotidien.
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