L’ordre du jour de ce CAEN est pour l’essentiel consacré à la préparation de la rentrée 2012.

Les documents qui nous ont été communiqués confirment les choix politiques pris au niveau national. Des choix qui poursuivent la politique de destruction du service public d’Education entamée maintenant depuis le début des années 2000. Des choix qui visent à mettre en place cette école inégalitaire qui est celle du socle commun.

Cette école qui doit se limiter à une offre de formation minimale « le kit minimum de survie » dont parlait l’ex PDG de St Gobain , Roger Fauroux, a été imaginée par ces experts au service des forces politiques et économiques désireuses de casser les services publics , de réduire le coût du travail et de promouvoir la dictature des marchés financiers.

Cette école qui a vu le jour à travers la loi Fillon de 2005 se met progressivement en place à travers les compétences et le socle commun qui est la version relookée du kit minimum de survie .

Ce socle constitue désormais l’objectif cible pour tous ceux qui n’auraient pas « vocation » à poursuivre des études et devraient ainsi se contenter d’une formation initiale à minima, à charge pour eux de la compléter dans une hypothétique formation tout au long de la vie peu accessible aux moins qualifiés.

Un objectif de tri social que le ministre de l’Education Nationale a rappelé récemment ( Libération du 19/01/2012 ) en précisant « qu’il y a des élèves qui suivent moins bien à partir de la quatrième et qui ne sont pas faits pour les matières théoriques » et qu’il fallait développer donc des filières pré-professionnelles.

Ces filières n’étant pas pour l’heure opérationnelles , c’est le développement de l’apprentissage qui a été préconisé par. le président de la République Nicolas Sarkozy en septembre 2011 avec un premier objectif qui est d’atteindre 600 000 apprentis d’ici 2015.

Un objectif repris par les trois signataires du CPRDF : rectorat de l’Académie, préfecture de Région , région Midi Pyrénées.

Un objectif qui en rabat sur les exigences de formation professionnelle initiale puisqu’il s’agit surtout de mettre en place des formations adaptées aux besoins des entreprises locales .

Le développement de l’apprentissage aura un impact sur les lycées professionnels dont les effectifs se situent quasiment au même niveau que ceux des CFA privés ( LP rentrée 2011 : 19668 élèves, CFA privés , décembre 2010 : 18675 ).

Il accentuera aussi la situation préoccupante que connaît l’académie de Toulouse où l’accès au niveau baccalauréat pour une classe d’âge est en chute libre depuis le milieu des années 2000.

Alors qu’il s’agit aujourd’hui de maîtriser des savoirs exigeants , de les analyser

les politiques éducatives organisées à partir du concept « d’économie de la connaissance la plus compétitive » laissent à penser qu’il suffirait pour former les citoyens , de produire certains savoirs, de choisir ceux qui seront enseignés et d’apprendre des « compétences nécessaires à la compétitivité de l’économie française immergée dans la compétition mondiale ».

Ainsi, la justification des investissements pour l’éducation et la recherche résiderait dans une formation adaptée aux seuls besoins des entreprises et réduirait la formation de l’homme et du citoyen à une conformité des normes et des attitudes .

La préparation de la rentrée 2012 est une nouvelle fois marquée par les suppressions massives d’emplois dans la l’Education nationale, 14000 au niveau national , 314 dans notre académie , 227 emplois dans le premier degré, 70 dans le second degré et 17 emplois d’administratifs, alors qu’au moins 1600 élèves supplémentaires sont attendus.

Cette réalité comptable s’accompagne de la phraséologie habituelle fort hypocrite « baisse des redoublements à tous les niveaux pour une diminution des retards à l’entrée en 6 eme, mise en place d’un RASED pour chaque circonscription,, augmenter l’accès au niveau IV et III, diminuer le taux de redoublement à tous les niveaux, poursuivre la bonne mise en place de tous les dispositifs d’accompagnement personnalisé, augmenter à nouveau les passages en seconde en réduisant sur les territoires les écarts constatés.. » alors que les conditions matérielles vont à l’encontre de ces objectifs.

Par exemple, éviter les redoublements , cela suppose de pouvoir mieux prendre en charge les élèves dans des classes à effectifs allégés avec des aides extérieures à la classes adaptées, du temps pour les apprentissages, un vrai fonctionnement de cycles..

Pour toutes ces raisons, la FSU s’oppose aux orientations prises par le gouvernement en matière d’éducation publique et travaille à la construction d’une école publique de qualité au service de tous les élèves quelle que soit leur condition sociale.

Pour aller vers ce système éducatif qui permette la réussite de tous les élèves, il faut d’abord revenir sur les réformes imposées depuis 2008 et qui touchent aussi bien à la formation des enseignants qu’à l’organisation de la semaine scolaire, il faut aussi revoir les contenus des enseignements ainsi que les structures du système éducatif. Il est aussi nécessaire de revenir sur les dizaines de milliers de suppressions de postes et de redonner du souffle au service public . Il faudra également redonner du sens au métier d’enseignant. Les changements nécessaires de l’école ne pourront s’effectuer qu’en associant largement ses acteurs aux débats et aux décisions.

Depuis maintenant plusieurs années, la FSU s’oppose résolument aux politiques de casse d’école publique. Mardi dernier, les syndicats de la FSU étaient encore en grève et en manifestation, samedi 4 février, la FSU sera à nouveau dans la rue dans le cadre du collectif « Sauvons l’école ».

Source: fsu12