Les Délégués Départementaux de l’Education Nationale ne sont pas des contestataires dans l’âme. Ils ne pratiquent, ni n’exercent aucune volonté d’opposition. Nous nous évertuons à demeurer dans le cadre de notre fonction officielle. Mais nous rappelons également que notre mission est citoyenne.

Placés à la charnière entre l’école, la commune et les parents d’élèves les DDEN partagent inquiétudes, contestations et sommes solidaires des différents partenaires de l’école de la République. La solidarité est un engagement collectif.

Nous ne pouvons cautionner ces choix et perspectives qui hypothèquent l’école, le service public en général et les communes rurales. Les élus locaux oeuvrent chaque jour pour redynamiser le tissu économique et social de leur commune. Cette carte scolaire va à contre-courant de toute notion d’aménagement du territoire. Dans toutes les communes et dans les rurales en particulier le maintien de l’école publique est vital. En effet les atteintes successives portées au service public fragilisent chaque jour notre cohésion sociale et nourrissent les inquiétudes. Les responsabilités et compétences transférées aux municipalités affectent profondément non seulement l’équilibre budgétaire des communes mais aussi la vie voire la survie de nos villages. Combien de temps encore les communes seront-elles en mesure de se substituer aux missions qui incombent à l’Etat ?

Les DDEN s’interrogent sur le troublant parallèle entre le projet de la réforme territoriale et le drastique coupe sombre sur l’école. Nous augurons une véritable stratégie d’étranglement des communes.

Dans les écoles, les classes sont surchargées, les réseaux d’aide aux élèves en difficulté sont à nouveau touchés, les classes « CLIS » n’ont pas les moyens de leurs ambitions, en cas d’absence les enseignants ne sont pas toujours remplacés, le sort des enfants de 2 à 3 ans laissé au hasard des familles ou des collectivités ….

Ce consternant inventaire pourrait se poursuivre car cette politique de démantèlement, qui repose sur une vision purement financière, a pour conséquences d’affaiblir de plus en plus le système éducatif public, d’aggraver les tensions dans les établissements scolaires et de remettre en cause l’égalité républicaine.

Ces suppressions de poste ne peuvent laisser les DDEN indifférents car elles vont trop souvent à l’encontre de notre exigence d’égalité entre tous les élèves par delà les distinctions de milieu social et de répartition géographique. L’Ecole constitue un enjeu politique central car la question scolaire rejoint la question sociale. Elle a un rôle prépondérant pour l’intégration des enfants dans la société et détermine ce que sera la société de demain. A ce titre, elle doit bénéficier de moyens humains et financiers et d’un projet ambitieux.

A l’école on enseigne aux élèves qu’il faut comprendre son histoire pour construire son avenir. Les Délégués ne comprennent plus l’histoire de l’école et sont alarmés pour son avenir.

Défenseurs de l’École publique, les DDEN, élèvent la plus vive protestation contre la continuité de la politique de suppression de postes entreprise. Ils réaffirment leur attachement à un service public et laïque d’éducation de qualité où chaque élève est en droit de construire son avenir.

L’éducation est un bien public qui doit être préservé pour garantir la démocratie dans notre République.

Dominique ROBLOT

Source: fsu12