M. le directeur, M. le président, madame et monsieur les membres du conseil,
La FSU s’est adressée hier au président de la République par lettre ouverte pour exprimer son indignation devant l’absence de réaction du ministre de l’Éducation nationale, face aux attaques orchestrées par certains médias contre l’École et ses enseignant-es. Après les propos de ce même ministre et ceux de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche accusant des universitaires ou des syndicalistes d’être « islamo-gauchistes », une nouvelle ligne rouge a été franchie. Ce climat de défiance et de stigmatisation doit cesser. Les enseignant-es ne doivent pas être livré-es à la vindicte publique.
La FSU condamne les graves mises en cause contenues dans le dossier du Figaro du 12 novembre. Elle ne peut pas laisser dire que les enseignant-es endoctrineraient leurs élèves alors qu’elles et ils font preuve d’un engagement sans faille au quotidien, pour leur réussite et leur émancipation dans le respect de la neutralité. Faut-il rappeler que la lutte contre le racisme, contre les stéréotypes de genres et les LGBTI phobies fait partie des missions assignées aux enseignant-es inscrites dans le code de l’éducation ?
Que pensez de l’absence de réaction rapide du ministre de l’Éducation nationale face à ces attaques qui salissent publiquement toute une profession ? Sa réponse tardive lors des questions au gouvernement mercredi 17 novembre étonne avec des déclarations pour le moins ambiguës. N’est-ce pas son rôle de soutenir l’institution scolaire et protéger ses personnels ? La FSU présentera un vœu intersyndical lors de ce CSE pour rappeler au ministre ses obligations.
Les personnels de l’Éducation nationale, comme ceux de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ont plus que jamais besoin d’être soutenus et défendus dans un contexte où la crise sanitaire perdure. Leur mission est plus que jamais essentielle au développement de la cohésion et à la construction d’une société plus juste, pouvant répondre à l’ensemble des défis qui sont devant nous.
La 5ème vague épidémique progresse et même si nous n’en connaissons pas encore l’ampleur, les deux ministères doivent se préparer à toute éventualité pour permettre aux établissements scolaires et universitaires de continuer à fonctionner et d’accueillir l’ensemble des jeunes.
Selon le ministère, les élèves auraient retrouvé des niveaux de résultats équivalents à ceux de la rentrée 2019, avant la crise sanitaire. Sans un mot sur la politique conduite à coup d’injonctions contre-productives, il reconnaît aussi qu’en termes de lecture, seule la moitié des élèves atteignent l’objectif (52,7%) et que dans les établissements en REP+ (réseau d’éducation prioritaire renforcée), ils ne sont plus qu’un tiers à l’atteindre (35,8%). Mais, ce qui devrait inquiéter au premier chef le ministère, ce sont les écarts toujours importants sur des compétences de haut niveau, telles que la compréhension en lecture et la résolution de problème entre les élèves hors REP et les élèves en REP+. La focalisation actuelle sur le décodage et la fluence met de côté des compétences essentielles.
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, quant à elle, a nié le décrochage massif en première année d’université. Au-delà des statistiques et de la communication que les ministères en font, nous savons, nous professionnel-les de terrain, que les conséquences de la crise sanitaire sur le développement des enfants, les répercussions sur la santé des jeunes adultes et sur leurs apprentissages devront être traitées dans la durée en s’appuyant sur la professionnalité des enseignant-es.
C’est pourquoi le plan d’urgence pour l’École revendiqué par la FSU reste plus que jamais d’actualité. De la maternelle à l’université, l’École a besoin de plus de moyens et de personnels formés pour permettre à tous les élèves et étudiant-es de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle et d’exercer pleinement leur citoyenneté.