En ce CDEN consacré à la question scolaire, il nous faut tout d’abord constater, assez désolés, que toutes les bonnes intentions formulées publiquement lors de la généralisation de cette gratuité sont aujourd’hui à mettre au rang des promesses qui n’auront pas tenu longtemps.

Or, pour la FSU, il est absolument inconcevable que la question de la gratuité des transports scolaires soit abordée par le petit bout de la lorgnette budgétaire. Cela ne peut l’être car à travers cette gratuité, il s’agit bien d’affirmer un principe essentiel, celui de l’accès de tous à l’enseignement obligatoire, de l’accès de tous sans condition, c’est-à-dire quel que soit son lieu de résidence et ses revenus.

Nous ne pouvons donc que condamner fermement le projet du Conseil Général de supprimer la gratuité des transports scolaires : il s’agit d’un choix qui va faire peser sur des familles aveyronnaises de nouvelles charges, qui devraient relever du service public.

« Du collège à l’entrée dans la vie active, le Conseil général accompagne les jeunes aveyronnais » : voilà ce que l’on peut lire sur le site du Conseil Général. Soyons clairs, c’est d’autant moins vrai aujourd’hui que le désengagement du CG se traduit par d’autres choix qui vont avoir des conséquences négatives sur les établissements du second degré notamment.

Le Conseil Général a ainsi décidé brutalement de ne plus financer l’opération « Collège au cinéma » : les films ont été déprogrammés et le travail préparatoire des collègues passé par pertes et profits. En septembre, le collège Denayrouze présentait son projet d’établissement dans la presse en mettant en avant « les projets pédagogiques soutenus par le Conseil Général de l’Aveyron, à savoir les opérations ”collège au cinéma” et ”théâtre au collège” ». Que vont penser de cette annulation les familles à qui l’on avait fait publiquement la promotion d’une ouverture culturelle que l’on sait d’ailleurs toujours profitable aux élèves ? Que vont penser les familles qui n’ont pas accès facilement dans le département au cinéma et qui voyaient là, pour leurs enfants, une opportunité pédagogique enrichissante ?

Par ailleurs, le Conseil Général a décidé, pour le financement des déplacements EPS, qu’il verserait une somme globale aux établissements scolaires et que les conventions d’utilisation se signeraient directement entre les collectivités et les collèges. Force est de constater que les subventions allouées sont en dessous des besoins nécessaires à la pratique de l’EPS. D’un établissement à l’autre, les écarts ne sont pas compréhensibles, les enseignants d’EPS se trouvent dans l’obligation de faire des choix contraints contraires aux directives ministérielles. Les chefs d’établissement sont dans l’obligation de négocier à la marge les installations mises à disposition. A chaque cas de figure, une interprétation et une réponse différentes. Mais au bout du bout, ce sont, là encore, les élèves qui vont pâtir de cette diminution de financement car ils seront contraints de pratiquer l’EPS dans des lieux non appropriés (cours de récréation, plateau sportif, lieu public).

Enfin, les suppressions de postes de TOS vont inévitablement conduire à une dégradation dans le fonctionnement des établissements

Ce que nous voyons s’imposer donc avec le désengagement financier, c’est l’aggravation des inégalités territoriales.

Pour finir, il nous faut aussi revenir sur la communication du Conseil Général et la manière dont ce CDEN a été préparé. Les organisations syndicales et les représentants des parents d’élèves n’ont pas été informées précisément de ce qui allait être présenté ici. La convocation pour ce CDEN n’a été accompagnée d’aucun document préparatoire. C’est dans la presse il y a plusieurs semaines que chacun a pu découvrir le projet de suppression de la gratuité des transports scolaires, c’est face à la presse, hier, que le président du Conseil Général a détaillé les forfaits qui étaient envisagés. La communication donne nettement l’impression que le CDEN n’a été réuni que pour la forme, par obligation réglementaire. Et en aucun cas pour une consultation. Nous le déplorons en tant qu’organisation syndicale, nous serions scandalisés si nous étions représentants des parents d’élèves.

Source: fsu12