Un groupe de travail du CHSCTMEN s’est tenu le 10 janvier sur la question de la prévention de l’alerte suicidaire. Il fait suite à un avis adopté par le CHSCTMEN extraordinaire du 6 novembre, suite au suicide de Christine Renon.
La FSU porte depuis longtemps la nécessité de travailler tout le spectre des actes suicidaires, qui va de la prévention primaire, jusqu’aux enquêtes CHSCT et à la reconnaissance de ces actes en accidents imputables au service.
De même elle a rappelé, comme elle l’a exprimé dans un communiqué de presse, son exigence d’ouvrir bien plus largement le chantier aux causes à l’origine de l’épuisement professionnel et des actes suicidaires, à partir l’analyse de cas concrets, notamment ceux qui ont été imputés au service.
Alerte suicidaire
Pour la FSU, le travail sur les alertes suicidaires est fondamental et indispensable, car elles sont souvent ignorées ou mal prises en charge, par manque de connaissance du sujet dans le meilleur des cas.
Mais le ministère circonscrit les alertes suicidaires aux seules situations où un-e agent-e évoque explicitement son intention de se suicider.
Pour la FSU, le chantier ne doit pas être ouvert aux seules situations explicites mais aussi aux situations plus implicites liées à la dégradation des conditions de travail et à l’exposition à des risques psychosociaux. Cela suppose une réflexion sur les contours de l’alerte et sur la formation des agent-es. Elle a aussi demandé à ce que la personne alertée ne soit pas isolée.
Protocole de traitement d’une alerte suicidaire
Le ministère a proposé de travailler à partir du protocole mis en place dans l’académie d’Aix-Marseille.
Le choix a été fait d’amender et d’enrichir ce document, notamment sur les points suivants :
– identifier les situations et les personnels qui n’expriment pas explicitement une idée suicidaire (signaux faibles) ;
– après l’alerte, renforcer l’information des personnels sur leurs droits ;
– travailler sur les idées fausses sur le suicide ;
– réfléchir à un traitement collectif de l’alerte suicidaire, n’isolant pas la personne ayant été témoin d’une alerte ;
– prendre en compte la situation de l’agent-e et de son entourage (en cas de tentative de suicide) ainsi que celle de l’équipe éducative.
La FSU a rappelé que le protocole est loin d’être une fin en soi : sa diffusion devra s’accompagner d’une véritable formation des agent-es conduisant à de véritables gestes professionnels. Sinon, ce ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau.
La réunion du prochain groupe de travail est prévue en mars afin de valider les travaux lors du CHSCTMEN du second trimestre.