La FSU a demandé une audience auprès de l’inspection sur la question de l’inclusion. En effet, la mise en œuvre de cette inclusion, notamment dans les dispositifs ULIS (1er et 2nd degré), pose aujourd’hui de nombreux problèmes comme les enquêtes conduites par SNUipp et le SNES ont pu le confirmer, les retours faisant apparaître des problématiques saillantes.
Le SNUipp-FSU12 avait proposé la participation de deux collègues pour que l’audience soit au plus près des préoccupations de terrain : un coordonnateur ULIS et une enseignante concernée par l’inclusion d’élèves d’ULIS. Cela a été refusé par le DASEN.
Nous avons ainsi pointé les éléments suivants :
• En terme de prise en charge :
la difficulté à appréhender la diversité des types d’élèves accueillis
la difficulté à gérer des élèves aux profils qui pourraient relever d’autres structures (IME, ITEP, par exemple)
la difficulté à proposer des réponses individualisées dans le cadre d’effectifs qui ne permettent pas toujours un accompagnement ciblé (individualisé)
la difficulté pour le professeur coordinateur à mener un vrai projet collectif du fait de la complexité de la mise en œuvre de l’intégration dans les différentes classes
la difficulté du suivi faute de temps de concertation et de synthèse ad hoc (les personnels sont demandeurs d’espace d’échange permettant la coordination et le suivi qui ne soient pas des temps qui viennent d’ajouter à une charge de travail déjà importante)
le constat d’une formation insuffisante pour les enseignants accueillant dans leur classe les élèves relevant de l’ULIS
un temps de prise en charge par les AVS en CUI qui ne correspond pas au temps de présence des élèves, un accompagnement par les AVS-co limité par la dispersion des élèves dans les classes
Ce que nous avons fait ressortir, c’est évidemment, de façon générale, la réalité d’une charge de travail importante, qui conduit à une forme de souffrance, en tout cas de frustration du fait du sentiment de ne pas pouvoir faire une inclusion de qualité
• En terme de vécu, une sentiment de travail empêché :
un sentiment de travail empêché du fait de ne pas pouvoir prendre en charge de façon satisfaisante les élèves dans les conditions données
un malaise par rapport aux objectifs et aux attendus vis à vis de l’inclusion (attendus en termes de compétences sociales et de compétences scolaires)
le constat fait d’une ULIS détournée de sa vocation par des parents qui y voient la solution d’un enseignement adapté pour leur enfant en difficulté, mais pas forcément en situation de handicap
Nous avons mis en avant que l’inclusion n’était pas vécue par les enseignants comme satisfaisante en l’état.
Les réponses de l’inspection académique :
l’inspection indique que les effectifs de l’ULIS sont comptés dans les classes pour les dotations second degré, mais pas pour le premier degré : mais ces effectifs seraient « pris en considération » dans le cadre du dialogue de gestion et de la carte scolaire
l’inspection concède que le temps de concertation est nécessaire, mais renvoie au conseil de cycle (1er degré), au conseil de classe (2nd degré). La piste des heures d’animations pédagogiques comme possible temps d’échange est abordée. L’inspection invitera à ce qu’il y ait des échanges sur ce qui peut être mis à profit pour faciliter ce travail de suivi et de coordination.
pour ce qui est des enfants au comportement problématique, difficilement « gérable », l’inspecteur d’académie dit qu’il faut signaler : il concède que certains comportements rendent l’inclusion difficile voire impossible.
sur la formation, les responsables ASH indiquent qu’il ne faut pas hésiter à les solliciter. Serait développés des outils de formation en ligne.
Ce qui ressort, c’est qu’il y a un décalage entre un volontarisme légitime et qui est dans la loi, et la réalité des moyens qui permettraient une inclusion ambitieuse.
En terme de revendications la FSU continue de revendiquer :
Des moyens permettant une prise en charge efficace : plus d’AVS, des moyens horaires permettant un temps de synthèse et de coordination avec les équipes.
Une meilleure formation continue et particulièrement du temps de formation possibles avec les personnels du médico-social.
Du temps de décharge supplémentaire pour les directeurs d’écoles accueillant une ULIS.
Des conditions d’exercice satisfaisantes (lieu, matériel, équipement informatique…)
Des remplacements lors des équipes de suivis, des coordonnateurs ULIS ainsi que des collègues qui incluent les élèves.