La FSU12 et la FCPE ont fait chacune une déclaration (cf. ci-dessous la déclaration de la FSU12).

Après la déclaration de la FSU12, l’IA a tenu à s’élever contre le « catastrophisme » de notre positionnement et à mettre en avant le taux de scolarisation dès 2 ans : 23%. Il a souligné qu’il est le plus élevé de l’Académie et un des tout premiers de France. Le SNUipp-FSU12 lui ayant demandé de rappeler les taux antérieurs, il a concédé que le chiffre actuel représente moins de la moitié de ce qu’il était il y a quelques années…

Les DDEN sont intervenus pour souligner que le taux actuel est le témoignage de l’engagement individuel des personnels puisque l’administration ne compte

plus les 2 ans dans les effectifs.

L’Association des Maires de l’Aveyron a dit son soutien aux déclarations de la FSU et de la FCPE et a souligné la difficulté pour les collectivités locales de palier aux manques en matière d’accueil des tout petits.

L’IA mettant en avant un coût devenu insupportable pour l’État, le SNUipp-FSU12 est intervenu pour rappeler les conclusions d’un rapport de la Cour des Comptes d’il y a 3 ans qui mettait en avant le fait que l’école maternelle a un coût pour la communauté nationale trois fois inférieur à tout autre mode d’accueil. A plusieurs reprises, nous avons remis en avant le tout récent rapport de l’OCDE qui, en matière de coût pour le pays, en matière d’efficacité économique et de luttes contre les inégalités, met en avant la nécessité d’investir dans l’école maternelle.

L’IA a ensuite décliné les priorités académiques et les chiffres. Après une rentrée 2011 avec un constat inférieur de 164 élèves aux prévisions, les prévisions de l’administration donnent un nouveau léger recul à -99 élèves (-220 en maternelle, + 94 en élémentaire). Le rectorat a donc réclamé 8 retraits de « poste classe » et 17 retraits de postes dits « hors la classe » [1]. Le P/E de l’Aveyron s’établirait désormais à 5,58 (5,58 postes pour 100 élèves) ce qui indique clairement que l’Aveyron est le département rural le moins bien traité [2]. Le Lot et les Htes Pyrénées ont un P/E de 5,70 et la Hte Garonne 5,01.

L’IA a insisté sur l’aspect « solennel » des remarques suivantes. Le calendrier de cette carte scolaire a été anticipé alors que les prévisions subissent des variations importantes.

Pour l’IA, nous serons « immanquablement » obligé de revenir sur certaines mesures devenues du coup très « provisoires ».

Il a construit une « réserve » plus importante qu’à l’habitude (5 postes) et prévient « en septembre, nous irons compter à peu près partout » et donc un certain nombre de mesures pourraient être levées. « On est dans le provisoire complet » a-t-il répété. Il prévoit d’ailleurs une phase de préparation supplémentaire fin mars début avril.

Le SNUipp-FSU12 est intervenu sur l’ensemble des dossiers en sa possession. Sur les écoles de St Jean Delnous, Najac, La Fouillade voire Livinhac, il n’exclut pas de devoir annuler la mesure.

2 mesures seulement ont été modifiées en CDEN :

- l’IA confirme la suppression d’un 0,5 sur Rivière sur Tarn Bourg

- il renonce à fermer l’école de Boyne et à effectuer le rapatriement des élèves sur Rivière Bourg.

Le SNUipp-FSU12 est intervenu longuement sur l’utilité des RASED. Nous avons relevé les contradictions entre la circulaire de 2009 et le fonctionnement induit par les suppressions. Il sera difficile, voire impossible, de participer à toutes les équipes éducatives, les RASED n’auront qu’une mission de soutien ou conseil : cette organisation est donc contraire à la circulaire de 2009. La prévention sera impossible. Les antennes disparaissent, le maillage du territoire aussi. Sans intervention directe auprès des élèves, l’apport du réseau restera purement formel. L’IA mettant en avant l’aide personnalisée, nous avons remarqué que La circulaire de 2009 précise bien que l’aide personnalisée ne se substitue pas aux aides spécialisées. Comme l’IA campe sur son un positionnement du type « attendons de voir pour juger », le SNUipp-FSU12 a dit ses craintes d’une médicalisation de la difficulté et parallèlement d’un service public inégal sur le territoire.

Les courriers des psychologues scolaires, des maîtres spécialisés ont été rapidement évoqués : à revoir lors de la prochaine phase.

Les organisations syndicales et la FCPE constatant les conséquences des choix budgétaires sur les postes classe, sur l’aide aux enfants en difficulté, sur l’enseignement spécialisé, sur la formation initiale et continue ont refusé de participer aux votes sur chacune des propositions de mesure.

A propos des circonscriptions, les organisations syndicales constatant la perte d’un poste de Conseiller Pédagogique et, corollaire à la perte d’une circo, la perte d’un RASED, ont voté contre la réorganisation des circonscriptions.

cf. les mesures prises par l’IA à l’issue de ce CDEN


Déclaration FSU12 au CDEN du 13 février 2012

Après des années d’augmentation des effectifs, vos services prévoient un tassement pour l’an prochain. On doit cependant remarquer que c’est encore une fois en maternelle que les effectifs devraient légèrement se resserrer. Il n’est pas besoin d’être un grand statisticien pour y voir les résultats d’une politique délibérée de frein puis d’abandon de la scolarisation dès 2 ans. Désormais, nous avons même des débats sur les effectifs des élèves de 3 ans. Pourtant, à nouveau un rapport de l’OCDE, rendu public le 9 février 2012, rappelle que l’investissement dès l’école maternelle pour les enfants issus de milieux défavorisés constitue une mesure équitable et en même temps économiquement rentable.

Après des années de hausses d’effectifs et de plus nombreuses années encore de budgets étriqués et injustes, éducation prioritaire, ruralité, réseaux, scolarisation précoce : tout est exsangue dans notre département. Combien d’écoles aveyronnaises ont-elles encore la possibilité de s’adapter ? Combien d’écoles aveyronnaises ne sont pas confrontées à des effectifs lourds dans des classes multi-niveaux ?

Vous avez même proposé une mesure qui aura pour effet de créer une « classe unique à mi-temps » à 27 élèves, 29 en comptant les tout-petits qui seront présents : cela donnera 9 niveaux. Bonjour le coup de pouce à la ruralité ! Bonjour la qualité du Service Public d’Éducation !

Mais cette année le couperet budgétaire ne se contente pas de l’asphyxie programmée de l’école publique : par ordre du Ministre puis du Recteur, c’est la nature et l’ambition même de l’école qui sont sacrifiées. Avec 2500 postes RASED et ASH supprimés, l’Éducation Nationale abandonne le traitement de la difficulté moyenne à sévère. L’école jamais n’avait délibérément abandonné des élèves. Elle ne faisait pas assez, nous en serons d’accord, mais elle essayait. Sans les RASED, les enseignants ordinaires ne feront pas de miracles, surtout que justement ils ont de plus en plus à faire. On retrouve d’ailleurs la même démarche au collège où le gouvernement réinvente les voix d’exclusion vers un apprentissage bas de gamme, peu efficace au plan économique mais désastreux au plan social avec la Loi Cherpion qui assume d’envoyer des élèves de moins de 15 ans dans le monde professionnel…

De budget en budget, de majorité en majorité, de Ministre en président, nous avons connu toute la palette du renoncement de l’État devant les défis de l’Éducation. Désormais, il n’est même plus besoin d’apprendre le métier d’enseignant. La Cour des Comptes elle-même vient de relever quel désastre cela représente pour les personnels, pour les élèves et pour le pays.

Après les tout-petits, les RASED, les maîtres formateurs, quelle autre catégorie sera bientôt frappée ? Quels personnels considérerez-vous inutiles ?


CDEN du 13 février 2012 – Compte tenu de la gravité de la situation, la FSU12 a soumis au vote la motion suivante :

Nous sommes aujourd’hui à quelques semaines des élections présidentielles et législatives, l’école sera au cœur de tous les discours. Personne ne peut prévoir ce qui sortira de ce débat.

Au-delà des fermetures de postes, la disparition des RASED signe un changement de nature de l’école.

Par souci du devenir de chacun de ces personnels, par respect pour ce qu’ils apportent à nos élèves et du coup à chacun des enseignants des écoles, nous demandons le gel des mesures de suppression des postes RASED.

Parce que de budget en budget, ce sont l’ensemble des besoins de nos élèves qui sont délibérément ignorés, nous demandons la suspension de toutes les mesures de suppressions de postes.

À quelques semaines de scrutins qui vont nous engager durablement, ce serait ouvrir la possibilité de nous replacer dans la voie du progrès, celle de l’École pour tous.

Motion adoptée par le CDEN par 14 voix pour (FSU, UNSA, FCPE, association des maires et divers élus, + 1 voix des DDEN qui ne peut normalement participer aux votes) et 3 abstentions (élus). L’IA et la Préfecture ne participent pas au vote.


[1] notons au passage l’utilisation de toutes les ficelles, dont la terminologie abusive, pour faire passer la pilule…

[2] pourtant le seul à cumuler ruralité et concurrence avec le privé

Source: fsu12