1er mai ? Une mobilisation forte ! La plus forte depuis 2002… Une mobilisation à la mesure des attentes et des revendications. Le 6 mai ? Du triomphe pour certains sans doute ; beaucoup de soulagement surtout pour d’autres ! En tout cas, toujours une attente, indéniable et compréhensible. Le 16 mai ? Un nouveau gouvernement. Et le temps d’une action qui commence : le temps d’une possible concrétisation du « changement » – puisque le nouveau président en a fait son slogan. Souhaitons que le « changement » soit effectivement pour maintenant ou à défaut pour demain ; toutefois souhaitons davantage encore qu’il se fasse dans la bonne direction.

Et (re)disons-le, cette direction n’a rien de virtuel. Le syndicalisme, dans cette période électorale, a été et restera producteur d’analyses, fédérateur de revendications, et dès lors force d’action constructive. La FSU et ses syndicats ont toujours décrypté les enjeux des réformes et des contre-réformes en leur articulant des propositions. C’est ainsi pour rappeler certaines attentes et des exigences que le 16 mai, Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, a écrit au nouveau président de la République pour réaffirmer le point de vue de la principale fédération de la Fonction Publique.

Mais soyons honnêtes et lucides : pour que le « changement » soit significatif, réel, c’est-à-dire concret, pour les citoyens, il faudra évidemment un « changement de logiciel » (pour reprendre une formule à la mode) ; il faudra sortir de la grille d’analyse néo-libérale, s’affranchir d’un pilotage européen soumis à la logique des marchés et de la concurrence exacerbée, il faudra repenser l’économie comme une dynamique au service des citoyens et non des capitaux.

C’est dans ce sens que travaille la FSU avec sa participation, au niveau national comme au niveau local, au « Collectif pour une audit citoyen de la dette », collectif refusant l’évidence d’une orthodoxie économique qui à fait ses preuves… dans l’échec et qui a conduit à la crise actuelle. Au sein de ce collectif, la FSU se veut porteuse d’alternatives économiques qui n’ont rien d’utopiques et continuera d’œuvrer pour une transformation sociale sans rien céder au politique.

Monsieur le Président, nous savions « hier » ce que nous ne pouvions pas attendre de votre prédécesseur… Monsieur le Président, vous savez « aujourd’hui » que nous attendons de vous. Faut-il ajouter que nous ne nous laisserons pas abuser par des promesses sans lendemain… ?

Sylvain Lagarde, co-secrétaire FSU12

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Source: fsu12