Déclaration de la FSU12 lors de la Manifestation du 29 février 2012

Jamais, nulle part, on n’a fait le bonheur d’un pays contre son peuple. Contre l’Europe Merkozy, contre l’Europe de l’austérité, il y a l’Europe des manifs, l’Europe des salariés, étudiants, privés d’emploi et retraités. Pour la justice sociale, par les urnes et dans les luttes, c’est aux peuples que nous faisons confiance.

Jamais, nulle part , un pays n’a été remis sur pied contre son peuple.

Écoles, hôpitaux, hébergement d’urgence, retraites, chômage, culture, environnement… nous vivons tous et partout l’austérité budgétaire au quotidien et le pire est à venir.

« Nous vivons au-dessus de nos moyens », telle est la rengaine que l’on nous ressasse dans les grands médias. « On n’a pas le choix, il faut rassurer les marchés financiers ». Une vaste campagne de culpabilisation se développe.

Partout, les salariés s’entendent dire qu’ils coûtent trop cher. Ce que l’on n’entend pas, c’est que ce sont les choix de gouvernements guidés par le libéralisme qui ont coûté cher. C’est dans ce contexte que notre Président a annoncé de nouvelles mesures qui vont encore frapper durement les salariés, les retraités, les privés d’emploi.

Après la réforme des retraites de 2010 et les deux plans d’austérité de 2011, il fait ainsi le choix de continuer d’aggraver la situation des salariés en voulant augmenter la TVA, l’impôt le plus inégalitaire, diminuant encore le pouvoir d’achat pour le plus grand nombre.

On peut citer Michel Hilaire, conseiller général de la Gironde, qui a eu le bon sens de souligner l’absurdité de cette mesure : « La fortune personnelle de M. Arnault est estimée à 33 milliards d’euros. Quand on pense que la TVA sociale doit rapporter 12 milliards d’euros. On va emmerder 65 millions de Français avec ça, alors que si on les prenait à Bernard Arnault, il lui resterait encore 20 milliards. »

Le Président va par ailleurs continuer à fragiliser la Protection sociale. Il entend en fin instaurer des accords « compétitivité emploi » légalisant ainsi le chantage des employeurs « emploi contre salaires et temps de travail », accords qui ouvrent la voie à la remise en cause d’un pilier essentiel du droit social français et du contrat de travail.

La FSU refuse ces discours culpabilisateurs et ces contre-réformes destructrices. Nous ne voulons pas assister en spectateurs à la remise en cause de tout ce qui rendait encore vivables nos sociétés, en France et en Europe.

Voyez Gandrange, Florange, Lejaby, les mobilisations contre les fermetures de postes dans les écoles, les manifestations en Grèce, en Espagne, les peuples refusent l’austérité ! Nous ne payerons pas leur crise !

Age de départ à la retraite, durée légale du travail, conventions collectives, procédures de licenciement, salaire minimum, droit de grève, service public et protection sociale… tout devrait passer à la moulinette de « la compétitivité ».

Les moyens existent pour une autre politique.

Le bouclier fiscal fait bénéficier de cadeaux par milliards aux plus riches, les exonérations de cotisations sociales ne profitent qu’au patronat.

La richesse créée va toujours aux mêmes ! La richesse que nous créons, d’autres que nous en profitent : au lieu d’être au service de l’intérêt collectif, elle vient remplir les portefeuilles d’une minorité. Pour la FSU, cette richesse doit servir à des investissements d’avenir, dans l’école, dans la santé, dans la protection sociale, dans la justice, dans la culture, dans tous les services publics car ce sont là les outils efficaces de développement et de justice sociale.

Alors, oui, nous nous prononçons pour une autre répartition des richesses en faveur des salariés, des retraités, des privés d’emploi. Et c’est aujourd’hui qu’il faut le dire, ici et partout en Europe, car partout en Europe, les mêmes logiques sont imposées de façon coordonnée !

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé de passer un cran supérieur pour instaurer l’austérité. Ils s’apprêtent à signer un nouveau traité, le 1er mars prochain, élaboré à quelques uns en dehors de toute procédure et consultation démocratique. Ce traité imposerait un carcan budgétaire et économique à des pays déjà durement touchés par le chômage et la récession. L’austérité s’imposerait à tous, encadrant toute négociation au niveau national, sectoriel et d’entreprise et réduisant les capacités d’intervention des organisations syndicales. Lors du T.C.E., les Français, comme les Irlandais, seuls peuples à être consultés, avaient clairement dit NON. Pourtant, les gouvernements sont alors passés en force.

Aujourd’hui, sans consultation – car certains dirigeants savent trop bien que les peuples sont capables de dire « non » , on veut nous imposer un traité dont les conséquences seraient de faire supporter à ceux qui produisent les richesses les conséquences de la crise libérale.

L’austérité n’est pas la solution, elle est le problème.

Et après un plan d’austérité vient toujours un autre plan d’austérité : demandez aux grecs !

Ce projet de traité est contraire à l’Europe sociale à laquelle nous aspirons, il ne ferait qu’alimenter les rejets des solidarités, les replis nationaux, la montée des forces nationalistes et d’extrême droite. Nous vivons une guerre non déclarée contre les acquis sociaux, contre la justice sociale, contre les peuples. Sans Thatcher, ni Pinochet, ils veulent nous soumettre à une politique unique de renoncements sans fin.

Jamais, nulle part, on n’a fait le bonheur d’un pays contre son peuple.

Contre l’Europe Merkozy, contre l’Europe de l’austérité, il y a l’Europe des manifs, l’Europe des salariés, étudiants, privés d’emploi et retraités. Pour la justice sociale, par les urnes et dans les luttes, c’est aux peuples que nous faisons confiance.

Source: fsu12