Grace à ce graphorama spécial, vous replongerez dans une année 2022 marquée par la guerre en Ukraine, avec des enjeux inflationnistes et énergétiques naturellement très prononcés. Vous vous rappellerez aussi combien cette guerre a mis à rude épreuve les politiques fiscales et monétaires. Enfin, la sélection fait la part belle à certains graphiques « 100 % maison » sur des sujets qui passent en-dessous des radars de l’actualité mainstream.
Bon dernier voyage chiffré dans cette année 2022, et à l’année prochaine pour une nouvelle saison de jeudis en infographies.
La rédaction
1/ L’inflation plombe le pouvoir d’achat
La tension monte autour du pouvoir d’achat. Les grèves se sont multipliées ces dernières semaines pour réclamer des hausses de rémunération. Un ras-le-bol qu’objectivent les dernières données publiées par la Dares, le service statistique du ministère de Travail. Certes, depuis fin 2021, notamment sous la pression des revendications salariales, les salaires sont significativement repartis à la hausse, après avoir longtemps stagné entre + 1 % et + 1,5 % en rythme annuel.
Mais ce rebond est très loin de compenser la hausse vertigineuse de l’inflation. Résultat : le pouvoir d’achat dégringole. Ainsi, au deuxième trimestre 2022, le salaire mensuel de base a augmenté de 3,1 % sur un an, après une hausse de 2,3 % le trimestre précédent. Mais les prix à la consommation ont augmenté de 6 % entre fin juin 2021 et fin juin 2022.
Sur un an et en euros constants, c’est-à-dire en prenant en compte l’inflation, le salaire mensuel de base a donc diminué de 2,9 %. Et le pic d’inflation n’est pas encore là : il faudra attendre le printemps 2023, au mieux, pour que l’inflation ralentisse.
2/ Impôts et redistribution : les plus aisés grands gagnants en 2020 et 2021
En 2020 et 2021, le gouvernement a poursuivi sa politique de réforme des impôts (suppression progressive de la taxe d’habitation, baisse de l’impôt sur le revenu). Les prestations sociales, elles, ont pour beaucoup été sous-indexées par rapport à l’inflation (prestations familiales, prime d’activité, allocation adulte handicapé, aides au logement).
Mais en raison de la crise sanitaire, certaines allocations ont été revalorisées à titre exceptionnel (allocation supplémentaire d’invalidité, allocation de solidarité aux personnes âgées). De la même manière, diverses aides sociales ponctuelles ont été mises en œuvre : aide exceptionnelle de solidarité (AES) et majoration de l’allocation de rentrée scolaire en 2020, indemnité inflation de 100 euros et bonus de chèque énergie en 2021.
Quel a été l’effet global de cette période un peu spéciale sur le revenu des Français, une fois tenu compte des prélèvements fiscaux et des mécanismes de redistribution ?
Mais ce sont les plus aisés qui en ont le plus profité : l’essentiel de cette hausse vient en effet des mesures fiscales pérennes qui, par définition, ne concernent que les ménages imposables. Les aides exceptionnelles sont, elles, très ciblées sur les ménages modestes, mais sont d’ampleur nettement moindre.
Au total, l’ensemble de ces mesures aurait, selon les calculs de l’Insee, très légèrement augmenté le taux de pauvreté de 0,1 point.
3/ Les profits échappent de plus en plus à l’impôt
Il y a bien des gagnants à la mondialisation. Ils sont à chercher du côté des détenteurs du capital, dont les impôts se sont nettement réduits. Du côté des travailleurs, c’est l’inverse : l’addition est de plus en plus salée. C’est ce que montre une récente étude de
Pierre Bachas, Matthew Fisher-Post, Anders Jensen et Gabriel Zucman (2022) qui exploite une nouvelle base de données sur les taux d’imposition effectifs de 156 pays entre 1965 et 2018.
En cinquante ans, l’imposition du capital a baissé de 5 points de pourcentage, principalement à cause de la baisse des taux d’imposition effectifs des profits des entreprises, qui sont passés de 30 % dans les années 1960, à moins de 20 % à la fin des années 2010. A l’inverse, l’imposition du travail a augmenté de 10 points entre 1965 et 2018. Et c’est surtout lié à l’accroissement des impôts prélevés sur les salaires.
La baisse des impôts sur le capital est particulièrement marquée dans les pays à haut revenus, comme le montre le graphique ci-dessus. Les taux effectifs d’imposition du capital y sont en effet passés de près de 40 % dans les années 1960 à environ 30 % en 2018. Dans les pays en développement, c’est plutôt l’inverse qui s’est passé : l’imposition du capital était très faible il y a cinquante ans et elle a eu tendance à augmenter. C’est ce que l’on a observé en Chine entre 1995 et 2018, où le taux d’imposition effectif du capital est passé de 10 % à 30 %, mais aussi au Brésil (18 % à 28 %) ou en Inde (7 % à 11 %).
Quid de la France ? Elle est dans une position particulière au sein du club des pays riches, selon les données des auteurs : dans les années 1960, les taux d’imposition du capital et du travail étaient au même niveau, autour de 26 %. Et en cinquante ans, ils ont tous les deux augmenté, mais nettement plus pour le capital que pour le travail. Ce qui les a amenés respectivement à 58 % et 47 %.
L’imposition effective du capital a néanmoins connu un pic à 64 % en 2013 et baisse assez nettement depuis. Surtout que cette base de données s’arrête en 2018… Elle ne nous raconte donc pas tout ce qui s’est passé pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, ni pendant le début du second.
4/ Fraude aux allocations : une aiguille dans une botte de foin
La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) traque impitoyablement la fraude et a tenu à le faire savoir
en présentant son bilan en la matière pour l’année 2021.
« Un allocataire sur deux est contrôlé », assure l’organisme, qui a réalisé 31,6 millions de contrôles automatiques auprès de la moitié des allocataires (qui sont 13,6 millions au total), ainsi qu’un peu plus de 4 millions de contrôles humains, dont 3,9 millions faits « sur pièce » (demandes de justificatifs, contrôle de la cohérence avec les déclarations faites aux autres organismes) et 127 878 « sur place », au domicile des personnes concernées.
Le dispositif est impressionnant, mais ses résultats nettement moins. Seuls 43 208 cas de fraude, soit à peine plus de 1 % des contrôles approfondis, ont effectivement été détectés, pour un montant total de 309 millions d’euros (sur 84 milliards versés), soit 7 162 euros en moyenne. La Caf estime toutefois, sur la base d’une évaluation réalisée tous les deux ans « dans le cadre d’une opération statistique reconnue pour sa robustesse », que le montant total de la fraude serait d’environ 2,8 milliards.
« La politique de contrôle des Caf est orientée vers le juste droit » ajoute également l’institution, qui rappelle qu’elle met d’abord à profit ces contrôles pour récupérer des indus (894,4 millions d’euros) hors cas de fraude avérée, mais aussi pour verser à certains allocataires des montants auxquels ils avaient droit sans les percevoir. Un quart des allocataires contrôlés bénéficient de tels « rappels », dont le montant total s’élevait en 2021 à 328,6 millions, soit à peu de chose près le même montant que la fraude détectée.
5/ Suppression de l’ISF : objectif manqué !
A chaque fois qu’un rapport se penche sur les conséquences de la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) et sa transformation en impôt sur la fortune immobilière (IFI) en 2017, c’est le même refrain : les libéraux se félicitent du retour des exilés fiscaux qui auraient auparavant quitté la France pour échapper à des impôts insupportablement hauts.
Mais la focalisation sur ces indicateurs fait perdre le sens des proportions. Sur très exactement
143 337 foyers qui ont payé un impôt sur la fortune immobilière en 2020, on dénombre 220 départs (au lieu de 290 en 2019, et 270 en 2018). Cela représente … 0,15 % des ménages assujettis à l’IFI. On compte également 340 retours (après 380 en 2019 et 250 en 2018), ce qui représente une proportion tout aussi faible (0,24 %).
Pour le reste, « l’évolution des grandes variables économiques – croissance, investissement, flux de placements financiers des ménages etc. – avant et après les réformes ne suffit pas pour conclure sur l’effet réel de ces réformes, explique France Stratégie. En particulier, il n’est pas possible d’estimer par ce seul moyen si la suppression de l’ISF a permis une réorientation de l’épargne des contribuables concernés vers le financement des entreprises ». Dommage, car c’était pourtant l’objectif.
6/ Les abandons de recrutement sont marginaux
C’est une étude Pôle emploi qui est tombée dans l’oreille de sourds. Quelques semaines avant la décision de serrer encore la vis sur les chômeurs, une enquête sur les abandons de recrutement montrait que les abandons de recrutement faute de candidat constituait un phénomène marginal.
Premier enseignement : les emplois vacants trouvent massivement preneurs. Entre juin et septembre 2021, huit offres d’emploi (de plus d’un mois) sur dix sont pourvues (85,9 %), contre neuf sur dix il y a quatre ans (89,4 %). La part des annulations – l’employeur ne disposant plus du budget ou le besoin ayant disparu – demeure sensiblement la même, à 3 % (contre 3,5 % en 2018). En revanche, 5,1 % des recrutements sont toujours en cours, un chiffre en hausse par rapport à 2018 (2,3 %) qui peut s’expliquer par le fait que les entreprises poursuivent leur recherche en cette période de difficultés de recrutement plus exacerbée.
Enfin, la part des offres non pourvues faute de candidats (6 %) ne progresse que d’un point par rapport à 2018. En extrapolant sur l’ensemble de l’année 2021, Pôle emploi calcule qu’entre 255 000 et 390 000 offres auraient ainsi été abandonnées (soit de 185 000 à 273 000 équivalents temps plein) à mettre en regard des 9 millions d’embauches de plus d’un mois réalisées en 2021.
Même anecdotique, cette tendance traduit-elle le refus des chômeurs de reprendre un boulot ? Assurément pas. Le manque de motivation des candidats est avancé dans 67 % des cas, mais le manque d’expérience (60 %), de compétences (57 %) ou l’insuffisance des diplômes (55 %) sont largement cités par les employeurs contraints de retirer leurs offres.
7/ La banque centrale européenne poursuit sa stratégie risquée
Face à l’inflation galopante, la Banque centrale européenne (BCE) a plusieurs fois réhaussé son principal taux directeur. De ce fait, les banques commerciales vont désormais payer plus cher pour emprunter de l’argent à la BCE.
En bout de chaîne, cela augmentera les taux d’emprunt payés par les ménages et les entreprises. L’objectif de l’institution monétaire est clair : freiner la demande pour casser la hausse des prix et ramener l’inflation proche de 2 % (alors qu’elle s’élève à 9,9 %
en zone euro). De prochaines hausses de taux sont encore à prévoir, a averti sa présidente, Christine Lagarde.
Certains économistes
interrogent toutefois la pertinence d’une telle stratégie face à une inflation qui n’est pas liée à une demande excessive mais davantage à la crise énergétique et à la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, sur lesquelles la BCE n’a aucune prise.
« La hausse de taux décidée par la BCE nous rapproche de la récession », estime ainsi Stanislas Jourdan,
de l’ONG Positive Money Europe. Focalisée sur son objectif de stabilité des prix, la BCE applique un remède qui pourrait avoir des conséquences encore plus dramatiques que le mal initial.
8/ On achète moins à la Russie, mais elle s’enrichit encore
Les importations énergétiques européennes depuis la Russie ont drastiquement diminué depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais les caisses de la Russie continuent malgré tout à se remplir. Une fois le choc du déclenchement de la guerre passé et les stocks de gaz remplis, l’Europe a sérieusement freiné ses importants, observe une récente étude du think tank finlandais Center for research on energy and clean air. Mais le niveau élevé des prix a plus que compensé la baisse des volumes.
Au-delà de la question des prix, l’Occident peine à se défaire des hydrocarbures russes. Comme le sparadrap que le capitaine Haddock n’arrive pas à décoller, notre dépendance reste importante. L’entrée en vigueur, à la fin de l’année, de l’embargo européen sur 90 % du pétrole russe devrait en théorie réduire considérablement les montants versés à la Russie. Mais le think tank alerte d’ores et déjà sur les possibilités pour la Russie de contourner cet embargo en nous faisant parvenir son pétrole via des routes indirectes, c’est-à-dire des pays tiers qui n’ont, eux, pas adopté de sanctions.
C’est le cas de l’Inde par exemple qui, malgré l’embargo de Washington, continue d’exporter du pétrole russe vers les Etats-Unis après l’avoir raffiné. « La Russie trouve des solutions pour rediriger ses exportations : par le raffinage, les mélanges, les transbordements », résume le think tank. Il y a donc encore des failles à refermer pour espérer un plein impact de l’embargo dans quelques mois.
Afin de réduire la capacité de la Russie à financer la guerre sur le sol ukrainien, le G7 et l’UE ont plafonné à 60 dollars le prix du baril de pétrole russe transporté par bateau et vendu à des États tiers. L’Europe vient d’aboutir à un accord pour en faire de même pour le gaz : les acheteurs ne paieront pas plus qu’un prix qu’ils se sont fixés eux-mêmes (180€/MWh).
9/ La grande divergence entre Europe et Etats-Unis sur la facture d’énergie
Il y a mille manières d’illustrer à quel point la crise énergétique a violemment touché l’Europe en 2022. Dans une note de septembre, le géant de la gestion d’actifs BlackRock a choisi de comparer l’évolution des dépenses en énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) de l’Union européenne (UE) et des Etats-Unis ces 50 dernières années, en les rapportant aux PIB respectifs de leurs économies.
Si les dépenses européennes et américaines sont assez proches jusqu’en 2021, augmentant de concert pendant les chocs pétroliers puis au cours des années 2000, elles divergent nettement au cours de l’année 2022. Les données s’arrêtent en septembre 2022, mais le décrochage est saisissant : alors que les Etats-Unis ont dépensé, en moyenne cette année, 5,3 % de leur PIB pour acheter des énergies fossiles, l’UE y a consacré 11,7 % du sien, plus qu’au pic du second choc pétrolier.
Les Etats-Unis, devenus exportateurs nets d’énergie, profitent à la fois de la hausse des prix de l’énergie qu’ils vendent sur les marchés internationaux, et des prix relativement faibles de leur production d’énergie domestique. De quoi améliorer la compétitivité de l’industrie étatsunienne par rapport à celle de l’UE.
« Il est difficile de voir une quelconque amélioration pour l’Europe ces prochaines années avec, à notre avis, des perspectives de rationnement. L’hiver peut faire monter la demande d’énergie et réduire les stocks », prédisent les analystes de BlackRock, qui anticipent une « récession prolongée de plusieurs trimestres » pour le continent.
10/ Objectifs renouvelables européens : la France, lanterne rouge
Les chiffres d’Eurostat sur la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique des Etats membres de l’UE en 2020 sont tombés en début d’année. Et même si ce n’est pas une surprise, ils font très mal pour la France.
Le « paquet énergie-climat » adopté en 2009 par l’Union européenne avait fixé cette cible pour 2020 : atteindre une part de 20 % d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale au niveau de l’UE, ce chiffre moyen étant différencié suivant les capacités et situations de départ respectives des Etats membres (par exemple 30 % pour le Danemark, 23 % pour la France, 18 % pour l’Allemagne, 15 % pour la Pologne, etc.). Des objectifs juridiquement contraignants.
Au niveau européen, ce seuil a été atteint, et même nettement dépassé, avec 22 % au périmètre de l’UE à 27. Tous les Etats membres ont tenu leur obligation légale, et beaucoup ont fait beaucoup mieux, les meilleurs étant la Suède, la Croatie, la Bulgarie, la Finlande, l’Estonie, la Tchéquie. Tous… sauf la France, le seul Etat à être dans le rouge, et pas qu’un peu : un écart de quatre points de pourcentage entre l’engagement de 23 % et les 19 % réalisés. Un retard que l’Hexagone a payé cher cette année, surtout dans un contexte de production nucléaire historiquement basse.
11/ Écologie : des organismes publics déplumés
Il n’y a pas que les glaciers qui fondent. Les effectifs des opérateurs publics chargés de l’écologie ont aussi fortement diminué ces dernières années, indique un rapport de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) sur l’adaptation au réchauffement climatique.
En nombre absolu, c’est l’Office national des forêts (ONF) qui a perdu le plus d’agents. Le nombre d’emplois en équivalent temps plein (ETP) autorisé par les lois de finances y a diminué de 1 074 entre 2014 et 2022, soit une baisse de 11 % de ses effectifs.
En proportion, c’est Météo-France qui est le moins bien loti, avec une perte de 22 % de ses ETP, soit 662 agents en moins, entre 2014 et 2022. Elle est suivie par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) avec – 19 % d’effectifs, les agences de l’eau (- 16 %) puis l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) avec – 12 %.
Ces opérateurs publics nationaux sont chargés d’animer et de coordonner les multiples actions nécessaires pour s’adapter au réchauffement climatique. Ce qui nécessite des moyens, notamment humains, argumente le rapport. Les auteurs recommandent 2,3 milliards d’euros de dépenses annuelles supplémentaires, dont une petite partie doit être consacrée au renforcement des effectifs.
Alors que la sécheresse de l’année 2022 a illustré, s’il le fallait encore, la nécessité de s’adapter au réchauffement climatique, tout en intensifiant les efforts pour le limiter, le projet de loi de finances pour 2023 a mis fin à cette hémorragie dans les effectifs, sans pour autant prévoir des politiques ambitieuses.
12/ Un engouement post-crise pour les maisons individuelles
Après plusieurs semaines à se morfondre dans leurs appartements, de nombreux Français s’étaient promis de s’offrir une maison à la campagne, que ce soit pour en faire leur résidence secondaire ou s’y installer pour de bon. Et une fois les confinements levés, nombre d’entre eux sont allés au bout de leur idée.
Après un premier frémissement en 2020, l’année 2021 a en effet été celle de la ruée vers les maisons individuelles à la campagne : 135 790 d’entre elles ont changé de mains en France, soit une progression de 21,3 % par rapport à 2020. C’est ce qu’indique la fédération nationale des Safer (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural). L’engouement pour les maisons rurales a surtout eu lieu sur la façade Ouest (notamment en Bretagne), le long de la frontière belge, au nord de la région Rhône-Alpes, mais aussi sur la côte d’Azur.
Cet « exode » urbain a déjà un impact net dans les campagnes. Il entraîne tout d’abord une hausse des prix de vente des maisons déjà existantes, qui ont progressé de 9,3 % en 2021. Plus inquiétant encore : il relance l’urbanisation (nouvelles maisons, routes, bâtiments collectifs…). 33 600 hectares de terres ont ainsi été vendus en 2021 pour être urbanisés, en progression de 23,5 % par rapport à 2020. C’est le plus haut niveau depuis dix ans, explique la Safer,
citée par nos confrères de Localtis. Une tendance totalement contraire à
l’objectif du « zéro artificialisation nette », que l’Hexagone veut atteindre d’ici 2050.