La réalité des chiffres face au discours gouvernemental :
- 3 881 créations de postes devant élèves pour le premier degré mais des créations qui proviennent des recrutements effectués en 2017 et financées financées au détriment des collèges et des lycées
- suppression de 2 600 postes d’enseignants et de 200 postes de personnels administratifs.
- La priorité au primaire ? Un effet d’annonce puisque le seul dédoublement des CP en REP qui coûtera 3 400 postes
- Un Grand Plan d’Investissement pour le supérieur de 450 Millions d’euros ? C’est en fait ce qu’il faudrait par an pour accueillir les nouveaux étudiants alors que cette somme correspond à l’investissement sur 5 ans
Une préparation de rentrée guidée par cette austérité budgétaire : la situation de l’Aveyron.
- a) Le premier degré :
Dotation de l’Aveyron : – 10 postes
Nous avons calculé les postes qui manquent à notre département :
- 70 postes pour que plus aucune classe n’excède 25 élèves, plus aucune classe du REP, des écoles équivalentes ou dans le rural multi-niveaux n’excède 20 élèves
- 19 postes pour reconstituer les RASED à leur niveau d’avant 2008
- 22 postes de remplaçants pour répondre à toutes les absences
- 13 postes pour remplacer les contractuels par des emplois pérennes
- 26 postes pour atteindre un taux de scolarisation de 50% des moins de 3 ans
- 50 postes pour avoir 1 PDMQDC pour 5 classes
- 40 postes pour améliorer les décharges de toutes les directrices et tous les directeurs et donner une décharge hebdomadaire à chaque chargé d’école.
–> Soit un total de près de 250 postes…
b). Le second degré :
Dotation pour le département :
- en collège : + 4,5 ETP pour 91 élèves en plus
- en lycée : – 0,89 ETP pour 14 élèves en moins
–> Ces dotations donnent lieu à une nouvelle dégradation des taux d’encadrement (le fameux H/E = nombre d’heures / élèves)
A noter que la réforme annoncée du lycée apparaît comme une usine à supprimer les postes : si les horaires évoqués sont confirmés, on estime la suppression de potentiellement 15000 postes.
–> Une absence d’ambition et des dégradation des taux d’encadrements qui se feront aux dépends des plus fragiles
Des réformes lourdes : réforme du lycée, du baccalauréat, et de l’affectation dans le supérieur.
Les réformes de l’enseignement secondaire et supérieur auxquelles il faut ajouter celles de la formation professionnelle, relèvent d’une même logique, celle du tri social.
Les grands axes de ces réformes :
- l’orientation précoce (au prétexte d’un « choix » d’un « parcours » « personnalisé »…) ;
- un second degré divisé en une « école du socle » jusqu’au collège d’une part et un « continuum bac-3/+3 d’autre part ;
- l’apprentissage comme modèle dominant pour un enseignement professionnel.
- la sélection généralisée à l’entrée dans l’enseignement supérieur sur la base de compétences scolaires mais aussi extra-scolaires (soft skills) ;
–> Recul en termes de démocratisation du lycée et renforcement des logiques de ségrégations scolaires et sociales.